Pour une entreprise, la recherche, qu’elle soit fondamentale ou appliquée, précède le développement qui lui-même précède ou accompagne la réalisation du produit en adéquation avec les besoins du marché. Les essais, l’optimisation des outils et des techniques, les matières ou matériaux, la viabilité technologique sont au service de l’innovation.
Dans la création artistique, la question de « l’innovation » précède la recherche et la réalisation. Au moment où l’on élabore le concept, c’est à dire où l’on projette mentalement la forme que l’on veut réaliser, on interroge l’originalité de l’idée, sa dimension contemporaine, son caractère novateur, voire révolutionnaire. Ceci indépendamment des besoins du marché, de ce qui marche du côté des acteurs du monde de l’art.
Les références, puisées dans un passé plus ou moins proche, ne sont pas perçues comme obsolètes car dépassées techniquement ou artistiquement, elles sont des repères qui permettent d’asseoir le discours qui prélude à la mise en oeuvre.
Pourquoi un espace R&D au sein d’une entreprise artistique et culturelle dont l’objet est de favoriser la créativité dans les domaines essentiels de la vie : éducation, socialisation, inclusion, expression collective, bien-être individuel… ?
Pour concilier les paradoxes liés à toute forme de recherche et de développement :
– d’un côté, la pratique artistique, l’expression, la créativité, la nécessité de se cultiver et de partager sa culture avec celle des autres, nécessairement différente.
– de l’autre, la relation entre les problématiques techniques (matières, supports, outils), les possibilités de diffusion et les contraintes de productions (logistiques, économiques, règlementaires).
La R&D de L’esperluette, c’est un labo qui expose, une expo qui élabore… des propositions, des réflexions, des observations, des interrogations.